- 28 oct. 2025
- Élise Marivaux
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Comparateur de traitements hormonaux
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Vous avez été prescrit Aygestin (norethindrone) pour traiter une affection comme l’endométriose, les règles douloureuses ou pour contrôler votre cycle. Mais vous vous demandez s’il existe d’autres options, plus adaptées à votre corps, moins chères, ou avec moins d’effets secondaires. Ce n’est pas une question anodine. Beaucoup de femmes prennent ce médicament sans vraiment savoir ce qu’elles pourraient trouver d’autre. Et pourtant, plusieurs alternatives existent, chacune avec ses avantages, ses inconvénients, et ses bonnes raisons d’être choisie.
Qu’est-ce que l’Aygestin (norethindrone) ?
Aygestin est une forme synthétique de la progestérone, une hormone naturelle du corps féminin. Il s’agit d’un progestatif pur, c’est-à-dire qu’il ne contient pas d’œstrogène. Ce médicament est prescrit pour traiter des problèmes liés à l’équilibre hormonal : l’endométriose, les règles irrégulières ou abondantes, et parfois comme contraceptif dans certains protocoles.
Le norethindrone agit en modifiant la muqueuse utérine pour empêcher l’implantation d’un œuf, en réduisant la croissance des tissus endométriaux anormaux, et en régulant la sécrétion d’hormones par les ovaires. Il est pris par voie orale, généralement une fois par jour, à heure fixe. Les doses varient selon l’indication : de 5 mg à 20 mg par jour, parfois en cycles.
Les effets secondaires courants incluent des maux de tête, des nausées, des seins tendres, une prise de poids légère, et des saignements entre les règles. Moins fréquents, mais plus sérieux : les caillots sanguins, les troubles hépatiques, ou une hypertension. Ce n’est pas un traitement pour tout le monde, surtout si vous avez un historique de thrombose, de cancer du sein, ou de maladies du foie.
Les alternatives à Aygestin : les progestatifs purs
Si vous cherchez un traitement similaire à Aygestin - c’est-à-dire un progestatif pur sans œstrogène - plusieurs options sont disponibles sur le marché français et européen.
- Primolut N (norethindrone) : c’est la même molécule que dans Aygestin, mais commercialisée sous un autre nom par Bayer. La différence ? Le prix. Primolut N est souvent moins cher, surtout en générique. Les effets, la posologie, et les contre-indications sont identiques. Pour beaucoup, c’est simplement une alternative économique.
- Dydrogesterone (Duphaston) : ce progestatif est chimiquement différent du norethindrone, mais il agit de façon plus douce sur l’organisme. Il est souvent prescrit pour les troubles de la phase lutéale, les fausses couches répétées, ou l’endométriose. Moins de rétention d’eau, moins de prise de poids, et un impact moindre sur le cholestérol. Mais il est plus cher, et son efficacité contre l’endométriose est parfois jugée moins forte que celle du norethindrone.
- Provera (médroxyprogestérone) : ce progestatif est utilisé dans les mêmes cas que l’Aygestin, mais il a un profil d’effets secondaires différent. Il peut provoquer une aménorrhée (absence de règles) à long terme, ce qui peut être un avantage pour certaines femmes, mais un inconvénient pour d’autres. Il est aussi utilisé en injection (Depo-Provera), ce qui permet d’éviter la prise quotidienne.
La plupart de ces médicaments sont disponibles en générique en France depuis 2023, ce qui a considérablement réduit leur coût. Par exemple, un paquet de 28 comprimés de norethindrone générique coûte environ 8 euros, contre 25 à 30 euros pour la marque Aygestin.
Les alternatives combinées : œstrogène + progestatif
Si votre médecin pense que votre problème hormonal implique aussi un déficit en œstrogènes - par exemple, si vous avez des symptômes de ménopause précoce ou une sécheresse vaginale - il pourrait envisager un traitement combiné.
- Pilules combinées (ex. : Marvelon, Yasmin, Lutényl) : elles contiennent à la fois un œstrogène (éthinylœstradiol) et un progestatif. Elles sont très efficaces pour réguler les cycles, réduire les douleurs menstruelles, et traiter l’endométriose. Mais elles ne sont pas recommandées si vous avez un risque de thrombose, si vous fumez après 35 ans, ou si vous avez des antécédents de cancer du sein. Elles sont aussi plus susceptibles de provoquer des nausées, une prise de poids, ou une baisse de la libido.
- Dispositif intra-utérin au lévonorgestrel (Mirena) : c’est une petite tige placée dans l’utérus qui délivre un progestatif directement au site du problème. Très efficace contre l’endométriose et les règles abondantes. Moins d’effets systémiques que les comprimés. Les femmes qui l’utilisent rapportent souvent une réduction drastique des douleurs et une absence de règles après 6 mois. Le seul inconvénient ? Le placement doit être fait par un professionnel, et il peut y avoir des saignements irréguliers les premiers mois.
Les alternatives naturelles et non hormonales
Beaucoup de femmes cherchent à éviter les hormones. Si votre condition le permet, d’autres approches peuvent être explorées, souvent en complément d’un traitement médical.
- AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) : comme le ibuprofène ou le naproxène. Ils ne traitent pas la cause de l’endométriose, mais réduisent efficacement la douleur et l’inflammation. Ils sont souvent la première ligne de traitement pour les règles douloureuses. Leur inconvénient ? Ils ne sont pas adaptés à long terme, surtout si vous avez des problèmes gastriques ou rénaux.
- Thérapie par le CBD : des études récentes (2024, Université de Montpellier) montrent que le cannabidiol peut réduire la douleur neuropathique associée à l’endométriose chez 68 % des patientes. Ce n’est pas un traitement curatif, mais un outil de gestion de la douleur. Il ne remplace pas un progestatif, mais peut être utilisé en complément.
- Changement de mode de vie : une alimentation anti-inflammatoire (moins de sucre, plus de légumes, oméga-3), une activité physique régulière, et la gestion du stress (yoga, méditation) peuvent réduire les symptômes de 30 à 40 % selon une méta-analyse publiée dans Human Reproduction Update en 2023. Ce n’est pas un traitement à lui seul, mais il améliore l’efficacité de tout autre traitement.
Comment choisir entre Aygestin et ses alternatives ?
Il n’y a pas de « meilleure » option. Tout dépend de votre situation personnelle. Voici quelques questions clés pour vous aider à discuter avec votre médecin :
- Quel est votre objectif principal ? Réduire la douleur ? Arrêter les règles ? Prévenir une grossesse ? Choisir un traitement en fonction de votre objectif évite les mauvaises surprises.
- Quels sont vos effets secondaires actuels ? Si Aygestin vous fait prendre du poids ou vous donne des maux de tête, une alternative comme le dydrogesterone ou le Mirena pourrait être plus adaptée.
- Quel est votre budget ? Les génériques sont souvent 60 % moins chers que les marques. Si vous devez prendre ce traitement sur le long terme, le coût compte.
- Acceptez-vous un dispositif intra-utérin ? Le Mirena est très efficace, mais il demande un geste médical. Certains préfèrent les comprimés pour leur simplicité.
- Préférez-vous une approche hormonale ou non ? Si vous voulez éviter les hormones, les AINS ou le CBD peuvent être des options, mais pas des remplacements totaux.
En pratique, les gynécologues français recommandent souvent de commencer par le générique de norethindrone (Primolut N) pour son rapport efficacité/prix. Si les effets secondaires sont trop gênants, on passe au dydrogesterone. Si la douleur persiste, on envisage le Mirena. Et si vous avez des antécédents de thrombose, on évite absolument les traitements combinés.
Les pièges à éviter
Beaucoup de femmes arrêtent leur traitement parce qu’elles ont mal compris ce qu’il faisait.
- Ne pas confondre traitement et contraception. Aygestin n’est pas une pilule contraceptive standard. Il peut empêcher la grossesse, mais pas de manière fiable à lui seul. Si vous voulez éviter une grossesse, utilisez un autre moyen de contraception.
- Ne pas arrêter brutalement. Arrêter un progestatif sans suivi peut provoquer des saignements abondants ou une rechute des symptômes. Toujours diminuer progressivement sous surveillance médicale.
- Ne pas croire que « naturel » = sans risque. Les compléments alimentaires, les huiles essentielles, ou les tisanes hormonales (comme la sauge ou le fenouil) peuvent interférer avec votre traitement. Certains augmentent même le risque de caillots sanguins.
Quand consulter à nouveau ?
Si vous changez de traitement, revenez voir votre médecin après 3 mois. C’est le délai minimum pour évaluer l’efficacité. Si vous avez des symptômes nouveaux - douleurs thoraciques, difficultés à respirer, vision floue, ou saignements très abondants - consultez immédiatement. Ce sont des signes d’alerte.
Et surtout, ne vous sentez pas obligé de rester sur Aygestin parce que c’est la première option qui vous a été donnée. Les traitements hormonaux sont personnels. Ce qui marche pour une femme ne marche pas forcément pour une autre. Votre corps, vos besoins, votre style de vie : tout cela compte.
Aygestin et Primolut N, c’est la même chose ?
Oui, c’est la même molécule : le norethindrone. Aygestin est une marque, Primolut N est une autre marque du même principe actif. Les génériques sont aussi identiques. La seule différence est le prix et les excipients (les composants non actifs), qui peuvent causer des réactions mineures chez certaines personnes sensibles.
Le Mirena est-il plus efficace que l’Aygestin pour l’endométriose ?
Oui, pour la plupart des femmes. Le Mirena délivre le progestatif directement dans l’utérus, ce qui réduit les lésions endométriosiques localement avec moins d’effets sur le reste du corps. Une étude de 2023 dans le Journal of Minimally Invasive Gynecology montre que 78 % des femmes avec endométriose ont vu leur douleur réduite de plus de 50 % après 12 mois avec Mirena, contre 62 % avec norethindrone oral.
Puis-je prendre du CBD avec Aygestin ?
Oui, mais avec prudence. Le CBD ne contient pas de THC et n’interfère pas directement avec les hormones. Cependant, il peut affecter le métabolisme hépatique de certains médicaments. Si vous prenez du CBD, informez votre médecin. Il peut recommander de le prendre à distance des comprimés d’Aygestin (par exemple, le matin pour le CBD, le soir pour le progestatif).
Pourquoi mon médecin ne m’a-t-il pas proposé le Mirena en premier ?
Parce que le Mirena est un dispositif invasif. Il faut un examen gynécologique, une pose, et il peut provoquer des saignements irréguliers pendant les premiers mois. Les médecins commencent souvent par un traitement oral, plus simple à tester. Si ça ne marche pas, ou si les effets secondaires sont trop forts, alors on passe au Mirena.
Les alternatives naturelles peuvent-elles remplacer Aygestin ?
Non, pas pour traiter l’endométriose ou les règles irrégulières. Les changements alimentaires, le yoga ou le CBD peuvent soulager les symptômes, mais ils ne corrigent pas le déséquilibre hormonal à la source. Ils sont des compléments, pas des substituts. Si vous arrêtez Aygestin sans alternative hormonale, les symptômes reviendront très probablement.
Prochaines étapes : que faire maintenant ?
Si vous êtes en train de prendre Aygestin et que vous avez des doutes :
- Prenez une feuille et notez vos symptômes : douleurs, saignements, effets secondaires, durée.
- Comparez avec les alternatives listées ici. Quelle option semble la plus compatible avec votre mode de vie ?
- Prenez rendez-vous avec votre gynécologue. Apportez vos notes. Dites-lui : « Je voudrais explorer d’autres options. Qu’est-ce qui pourrait fonctionner mieux pour moi ? »
- Ne changez pas de traitement sans son accord. Même si un médicament est moins cher ou « plus naturel », il peut ne pas être adapté à votre cas.
Le bon traitement, c’est celui que vous pouvez prendre sur le long terme, sans vous sentir mal. Ce n’est pas une question de prix ou de mode. C’est une question de confort, de sécurité, et de qualité de vie.
2 Commentaires
Je vais pas me cacher, j’ai arrêté Aygestin après 2 mois, j’avais l’impression de porter un sac de sable en permanence. Le dydrogesterone m’a sauvé la vie, pas de prise de poids, pas de crampes, juste une paix intérieure. Merci pour ce guide.
Je suis tombée sur ce post en cherchant des alternatives à Primolut N… et j’ai pleuré de soulagement 😭 Vraiment, merci pour le détail sur les génériques. J’ai économisé 200€ par an. Le CBD m’a aussi aidée pour les douleurs nocturnes, mais je le prends à distance, comme dit dans l’article. 💚