
- 16 oct. 2025
- Élise Marivaux
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Vous êtes atteint de diabète de type 2 et vous vous demandez si le traitement combiné Glucovance est vraiment le meilleur choix? Ce guide compare le produit contenant Metformin - un biguanide et Glibenclamide - une sulfonyurée avec les alternatives les plus prescrites en 2025. Vous y trouverez les mécanismes d’action, avantages, inconvénients, coûts et quels profils de patients bénéficient le plus de chaque option.
Qu’est‑ce que Glucovance ?
Glucovance est un médicament oral associant Metformin et Glibenclamide. Commercialisé depuis 2002, il vise à offrir un contrôle glycémique plus stable en combinant l’effet diminutif de la production hépatique de glucose du Metformin avec la stimulation pancréatique du Glibenclamide.
L’idée est simple: réduire le nombre de pilules à prendre chaque jour tout en profitant de deux mécanismes complémentaires. Pour beaucoup de patients, cela se traduit par une glycémie à jeun et post‑prandiale plus proche des cibles recommandées.
Comment agit le Metformin ?
Le Metformin appartient à la classe des biguanides. Il inhibe la néoglucogenèse hépatique, augmente la sensibilité à l’insuline et retarde l’absorption intestinale du glucose. Ses points forts: faible risque d’hypoglycémie et bénéfice sur le poids (légère perte ou stabilité).
Des études récentes (cette année, groupe français de diabétologie) montrent une réduction moyenne de 0,6% de l’HbA1c après six mois d’utilisation, avec un effet cardio‑protecteur modestement prouvé.
Le rôle du Glibenclamide
Le Glibenclamide est une sulfonyurée. Il se fixe sur les canaux potassiques des cellules bêta pancréatiques, favorisant la libération d’insuline. Son action est rapide et puissante, mais le risque d’hypoglycémie, surtout chez les personnes âgées ou à fonction rénale diminuée, reste élevé.
En pratique, le Glibenclamide est souvent réservé aux patients qui ne tolèrent pas les inhibiteurs de DPP‑4 ou les SGLT2, ou qui ont besoin d’un apport insulinique supplémentaire sans passer à l’insuline injectable.

Alternatives les plus prescrites en 2025
- Pioglitazone (glitazone) - améliore la sensibilité périphérique, bénéfice sur la steatose hépatique, mais risque d’œdème.
- Empagliflozine - inhibiteur SGLT2, réduit la glycémie et la mortalité cardiovasculaire, peut causer infections urinaires.
- Sitagliptine - inhibiteur DPP‑4, faible risque d’hypoglycémie, poids neutre, coût plus élevé.
- Insuline basale (ex: Glargine) - réservée aux échecs des thérapies orales ou à la nécessité d’un contrôle strict.
- Metformin seul - souvent le premier traitement, surtout chez les patients surpoids.
Comparaison détaillée
Critère | Glucovance | Metformin solo | Glibenclamide solo | Pioglitazone | Empagliflozine (SGLT2) | Sitagliptine (DPP‑4) | Insuline basale |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Mécanisme | Biguanide + Sulfonylurée | Inhibition hépatique du glucose | Stimulation sécrétion insulinique | Activation PPAR‑γ | Blocage réabsorption rénale du glucose | Prolongation de l’action du GLP‑1 | Remplacement de l’insuline |
Fréquence dosage | 1 à 2 fois/jour | 1 à 3 fois/jour | 1 fois/jour | 1 fois/jour | 1 fois/jour | 1 fois/jour | Une fois/jour (injection) |
Risque d’hypoglycémie | Modéré (due au Glibenclamide) | Très faible | Élevé | Faible | Très faible | Très faible | Modéré à élevé (selon dose) |
Impact sur le poids | Léger gain ou stable | Perte de poids | Gain de poids | Gain de poids | Perte de poids | Neutre | Peut causer prise de poids |
Bénéfice cardio‑vasculaire | Modéré (Metformin + données SGLT2) | Oui (Metformin) | Non | Controversé | Oui, réduction mortalité | Oui, réduction MACE | Oui (selon type) |
Coût moyen (€/mois) | ≈45 € | ≈20 € | ≈15 € | ≈35 € | ≈70 € | ≈80 € | ≈120 € (incl. seringue) |
Patients typiques | Type2, IMC >30, besoin de deux modes d’action | Début de traitement, surpoids léger | Patients nécessitant forte sécrétion d’insuline | Steatose hépatique, résistance à l’insuline | Risque cardiovasculaire élevé, insuffisance rénale modérée | Intolérance au Metformin, besoin de faible risque d’hypoglycémie | Échec de toutes les thérapies orales |

Comment choisir le bon traitement?
Voici les critères à pondérer :
- Profil de risque d’hypoglycémie: si vous avez déjà eu des baisses de glycémie, privilégiez Metformin, SGLT2 ou DPP‑4.
- Poids et IMC: les patients en surpoids bénéficient des options qui favorisent la perte de poids (Metformin, SGLT2).
- Comorbidités cardio‑vasculaires: les inhibiteurs SGLT2 ou les combinaisons contenant Metformin réduisent les événements majeurs.
- Fonction rénale: Glibenclamide doit être évité en insuffisance rénale < 60mL/min, alors que Empagliflozine nécessite un GFR >45mL/min.
- Coût et prise en charge: vérifiez la couverture de votre mutuelle. Glucovance reste moyen‑gamme, les nouvelles classes (SGLT2, DPP‑4) sont souvent plus chères.
- Préférences d’adhésion: une pilule par jour simplifie la routine ; les injections peuvent décourager.
Discutez toujours avec votre endocrinologue ou diabétologue. Le meilleur plan combine une glycémie cible, un profil de sécurité acceptable et un coût que vous pouvez supporter sur le long terme.
Effets secondaires fréquents et points d’attention
Chaque molécule a son lot de réactions indésirables qu’il faut connaître:
- Metformin: troubles gastro‑intestinaux (nausées, diarrhée), rare laicite (acido‑lactique) chez insuffisance rénale sévère.
- Glibenclamide: hypoglycémie nocturne, prise de poids, réactions cutanées.
- Pioglitazone: rétention hydrosodée, risque de fractures chez les femmes, suspicion d’insuffisance cardiaque.
- Empagliflozine: infections urinaires ou génitales, déshydratation, légère hausse du cholestérol LDL.
- Sitagliptine: céphalées, pancréatite rare, coût élevé.
- Insuline basale: risque d’hypoglycémie, prise de poids, besoin d’injection quotidienne.
Surveillez votre glycémie, votre poids, et signalez tout effet inattendu à votre médecin.
FAQ
Glucovance est‑il indiqué dès le diagnostic du diabète de type2?
Non. La première ligne reste le Metformin seul, sauf contre‑indication ou besoin d’un contrôle rapide grâce au Glibenclamide.
Quel est l’impact du Glibenclamide sur le poids?
Le Glibenclamide tend à favoriser la prise de poids car il augmente l’insuline circulante, hormone qui stocke les graisses.
Une femme enceinte peut‑elle prendre Glucovance?
Non. Le Glibenclamide est classé catégorieC pendant la grossesse, et le Metformin est catégorieB. On préfère un suivi individualisé avec des alternatives plus sûres.
Comment comparer le coût de Glucovance avec les SGLT2?
En 2025, Glucovance coûte environ 45€/mois, alors que les inhibiteurs SGLT2 comme Empagliflozine avoisinent les 70€/mois, hors prise en charge de la mutuelle.
Quel suivi médicale est recommandé après le démarrage de Glucovance?
Un contrôle glycémique à 2semaines, puis une évaluation rénale (créatinine, eGFR) à 1mois, et un suivi du poids tous les 3mois.
1 Commentaires
En bref les données du tableau omettent l’influence du débit de filtration rénal sur la tolérance du Glibénclamide, ce qui est pourtant crucial chez les patients âgés.